La Corée fait-t-elle de l'ombre au Japon ?

Mari Iyagi



Lors d'un festival, j'ai pu assister à une avant-première de Mari Iyagi. Un film d'animation coréen qui montre que les Japonais ne sont pas les seuls à pouvoir nous faire plaisir \1



Fiche technique
- Titre : Mari Iyagi - My Beautiful Girl, Mari
- Réalisateurs : Sung-gang Lee
- Pays : Corée du Sud
- Année : 2002
- Durée : 01h20
- Techniques utilisées : Ordinateur 2D, Ordinateur 3D
- Catégorie : Longs métrages
- Public visé : Tout public
- Producteurs : Seong-Won Jo
- Production : Siz Entertainment
- Distribution : Cinema Service Co, Ltd



Synopsis :

À peine une lumière magnifique illumine-t-elle l'intérieur en marbre d'un phare, que nous voilà transportés dans un monde imaginaire. Namwoo est sur le point de tomber dans le néant lorsqu'une fille vêtue de blanc attrape sa main et le soulève. C'est Mari.



Ce film a reçu le Grand prix du long métrage "Annecy 2002". La technique utilisée est singulière : le premier coup d'oeil au film laisse une impression étrange. Le dessin est simple, dénué de tout superflu. Les couleurs (pastel principalement) sont utilisées avec parcimonie : chaque objet ou personnage bénéficie d'une gamme de couleurs et d'ombres restreintes. Ce qui ne nuit en rien au film !

Mais la comparaison paraît bien impossible avec un film du studio Ghibli, par exemple, où les traits physiques des personnages sont très détaillés, où les nuances de couleurs et les ombres sur les corps : nombreux.

On trouve quelques défauts dans l'animation. Ainsi lors de travelings, il manque une impression de fluidité parfaite. Il serait exagéré de dire que l'animation râme mais on tique en voyant de longs travelings comme celui qui présente le port...

Pas mal d'effets spéciaux sont visibles dans le film. Utilisés à bon escient, ils autorisent des animations et images peu envisageables par de l'animation conventionelle. On note l'utilisation de procédés différents : insertion d'images réelles (jeu de billes), images et animation 3D (le bateau dans la tempête). Parfois on a l'impression de voir des images qui auraient été filmées puis redessinées (principe de la rotoscopie), mais il est difficile d'affirmer si ce procédé a été utilisé ici.



Les thèmes principaux rappellent ceux qu'affectionne le studio ghibli : la nature, les animaux, l'enfance, le rêve et certains valeurs comme le courage et la confiance mutuelle.

Mari Iyagi est une histoire qui touche au merveilleux, au rêve, au fantastique. Il y a contraste entre de simples tranches de vie et des scènes surnaturelles. D'un côté : des gamins habitant un village de pêcheurs. On suit leur petites habitudes : vie en famille, en classe, jeux et disputes dans la cour de récré, balades sur les docks du port, plongée sous-marine entre copains....le train-train quotidien quoi !

De l'autre : une bille magique ouvre les portes d'un monde différent. Le phare est la porte qui transporte les héros dans un univers gigantesque. Chutes vertigineuses, balades à dos d'animaux fantastiques, plantes géantes...Un monde où règne la nature en maître. Calme, harmonie, volupté sont les mots qui viennent naturellement à l'esprit lorsqu'on repense à ce monde surnaturel.



Mari Iyagi laisse plusieurs questions en suspens. Un seul visionnage est bien insuffisant pour comprendre qui est Mari et quel est son monde. Cependant le film est très sympathique, apaisant même. Si le style graphique est particulier, il ne doit pas vous rebuter : le film Mari Iyagi doit être vu !

PS : Site web officiel (coréen)